jeudi 5 mars 2009

Nostalgie d'une aube coréenne

En fouillant dans mes archives, j'ai retrouvé cette aube coréenne, qui doit bien dater de 2003 ou 2004
En marchant dans ces rues
Que le froid amortit
Mon regard s'éternise
Sur ces buildings tendus
Tristes avatars d'églises
Aux croix étourdies
Que la nuit leur afflige
En un cri éperdu.
Les néons se figent
Dans mon esprit repu
Les verres et la fumée
S'entassent sur mes lèvres
Alors que d'un trait
Nous achevons sans trêve
Une aube coréenne.
Les sons des rues parviennent
Dans ce silence obtus
Chansons et mises en garde
Des derniers barbecues.
Des couples traînent encore
S'embrassent et s'attardent
Dans les squares mouillés
Et nous dans ce décor
Où l'on est étranger
Partageons sans effort
Cet élan de bonté
Où l'on s'enivre en vain
Sans compter et sans fin
Sans juger du matin
Que l'on verra soudain
Se lever au-dessus
De l'horizon fendu
De buildings flamboyants.
Alors dans ces rues ternes
Où l'on fut si bruyant
Les volets se referment
Jusqu'au dîner suivant.
Les derniers hommes d'affaire
Cherchent au fond d'un verre
L'ultime sens à leur vie
Et vont ramper à terre
Vers le prochain taxi.
Et nous dans ce décor
Où l'on est étranger
Partageons sans remords
Cet élan de Corée.


Demain se lèvera sur les temples endormis
Les marchés s'ouvriront sous le regard des pies
Mais nous, nous dormirons, encore un peu aigris
Par la fadeur du Soju et le piment du Kimch'i.

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